OVNI comestible?

Il arrive un moment fatidique dans la vie bien tranquille de bébé, où les affreux adultes, au lieu de lui présenter la tétine réconfortante, nourrissante et bien connue, lui mettent dans la bouche un objet rigide, de forme oblongue, recouvert d’une substance à la texture et au goût déroutants, devant lequel on ne sait plus trop quelle attitude adopter.


 

Désespéré ? BEUAAAAAAAAAKKKKKKKK !!!!! (+ projections, hoquets, haut-le-cœur, vomi !)

Timoré ? Je tête du bout des lèvres pour vérifier si c’est comestible.

Embarrassé ? Je veux bien goûter mais je fais une grimace dubitative.

Amusé ? Ça chatouille, ça bavouille, c’est une expérience rigolote.

Résigné ? J’ai faim, ça a l’air comestible, j’ai pas le choix, je déglutis.

Affamé ? J’ai une super fringale moi, c’est comestible, j’engloutis !

Bref, bienvenue dans le monde impitoyable des aliments complémentaires, une part de la belle et douce condition de nourrisson qui disparaît à jamais dans les tourbillons du mixeur ! Chez nounoulau, dès les premiers repas solides (quand maman et papa ou super-pédiatre ont donné leur feu vert et testé au préalable chaque aliment à la maison), on y va toujours en douceur, quelle que soit la réaction du bambin, mais aussi avec beaucoup d’obstination (on ne régresse pas vers le biberon…). Pour faire diversion, je propose souvent une petite cuiller en double dans la main de bébé, afin qu’il se familiarise avec l’objet, le triture et se l’approprie à son rythme. Il finit par comprendre qu’on le met dans la bouche non par simple réflexe du stade oral, mais parce que c’est justement son utilisation. Il fait peu à peu la différence entre un jouet qu’on suçote pour le découvrir et une cuiller dont le but est de nourrir.

Petit à petit, même les plus récalcitrants finissent par accepter cet objet intrus, ce n’est plus un instrument de torture, mais un gage d’autonomie, un instrument intéressant pour faire de nouvelles expériences et reproduire de plus en plus finement des gestes compliqués ! Bravo pour la psychomotricité fine et tant pis pour la bouillie sur le bavoir, les cheveux, les chaussures, la nappe, le carrelage… ça nourrit! Bien sûr, on n’interdit pas quelques essais avec les doigts, c’est quand même très pratique et ludique ! Le repas redevient un grand moment de plaisirs et de découvertes !

 

Quelques conseils un peu sérieux :

La diversification ne signifie pas l’abandon du lait tant chéri. Bien au contraire, tout bébé doit continuer à boire au moins un demi-litre de lait (ou son équivalent) jusqu’à ses 1 an, au moins et plus tard encore si possible. Les aliments solides complètent le lait mais ne le remplacent pas. De nombreuses études effectuées ont montré que l’introduction de l’alimentation diversifiée, lorsqu’elle se fait trop tôt, peut entraîner par la suite des réactions allergiques, donc les pédiatres conseillent d’attendre… en fonction des besoins de bébé et de son appétit ! A partir de 6 mois, ses besoins en vitamines, oligo-éléments et nutriments deviennent de plus en plus importants, et le lait (maternel ou maternisé) ne suffit plus à satisfaire l’appétit de nos petits ogres. Bien sûr, on ne peut pas manger de tout, tout de suite.

Il faut introduire un seul aliment nouveau par jour, pendant 3 à 7 jours, préférablement en début de journée pour mieux observer sa tolérance. Il faut commencer par quelques cuillères et augmenter graduellement selon son appétit. Il faut éviter de mélanger les diverses purées d’aliments pour favoriser le développement du goût et la reconnaissance des saveurs, et n’ajouter ni sel ni sucre aux aliments proposés à bébé. Commencer par les fruits et légumes, puis les féculents, enfin les protéines.

Pour que l’enfant accepte le passage à la petite cuillère, il est indispensable de le familiariser en douceur. L’installer confortablement et lui proposer des aliments lisses qui fondent dans la bouche (dont on a vérifié la température au préalable !) Au début du passage à la cuillère, bébé ne sait pas encore déglutir, il faut lui laisser le temps d’apprendre et le féliciter au moindre progrès. Il faut offrir les aliments solides à la cuillère pour maximiser son apprentissage et éviter de les mixer dans un biberon. C’est la dure loi du progrès !


 

 

 

 

 

2 comments on “OVNI comestible?

Répondre à nounoulau Annuler la réponse.

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

Les balises HTML ne sont pas autorisés.