Piaget peut se rhabiller

Les enfants vont bientôt partir pour l’école: chez nounoulau on s’y prépare avec beaucoup de sérieux! C’est pourquoi, on s’exerce aux travaux pratiques de mathématiques, grandeur nature!

Matériel recommandé: un tuyau d’arrosage, une bâche imperméable pour réaliser de drôles de flaques, quelques bassines et ustensiles de cuisine de différentes tailles ou du matériel de plage et on est fin-prêts pour des séances très « éducatives » de transvasements de liquides selon les très sérieuses méthodes pédagogiques bien connues!
C’est parti pour des cours de maths interminables qui, par leur réitération vont aider les loulous à la perception du monde : versements et ruissellements sont les prémices de l’analyse mathématique en tant que raisonnement logique appliqué! En premier lieu, pour les petits enfants, le liquide augmente ou diminue de quantité selon les contenants. Les sujets jeunes paraissent ne raisonner que sur les états ou configurations en négligeant les transformations : l’eau transvasée du grand récipient est plus haute que dans le petit, donc elle a augmenté en quantité, indépendamment du fait que c’est la même eau qu’on a simplement transvasée. A cet âge l’enfant est dépendant de sa perception (hauteur de l’eau) et ne peut prendre en compte la dimension du contenant qui change.

A force d’expériences et d’observations l’enfant parviendra à des déductions. Au niveau des opérations concrètes: identités simples ou additives, réversibilité par inversion, réversibilité par réciprocité des relations. Ainsi, pour l’enfant plus grand, les états seront subordonnés aux transformations et celles-ci, étant décentrées de l’action propre pour devenir réversibles, rendront compte à la fois des modifications en leurs variations compensées et de l’invariant impliqué par la réversibilité. Toujours pour comprendre le monde, l’enfant sera passé véritablement de l’action à l’opération. Il parviendra à structurer ses représentations de façon stable et invariable. On dit qu’il acquiert les notions de réversibilité, de conservation et d’invariant.

Enfin, vous avez saisi le sel de cette « démonstration »: tous les prétextes sont bons chez nounoulau, on donne de sa personne sans compter, quitte à se plonger entièrement et jusqu’au cou dans la méthode la plus appropriée !!!

10 comments on “Piaget peut se rhabiller

  1. « C’est bien beau toutes ces théories mais où es-tu sur ces photos??La nounou en maillot! La nounou en maillot!La nounou en maillot!!!! »

    • Comme je l’ai dit récemment dans un com, ce blog est destiné aux chastes lecteurs amicaux, familiaux et parentaux: rien de choquant ne doit y apparaître!!! Surtout pas de vision d’horreur!!!

  2. « Petit point négatif: tu vas nous en faire des scientifiques! Encore des futurs bacs S!!!D’où une suggestion pour le prochain atelier: philosophie.Tu leur lis quelques passages de « Qu’est ce que s’orienter dans la pensée? » et ensuite discussion ouverte.(zzzzzzzz! ron pschit!) Rappelle-toi comme Kant a éveillé nos esprits au temps jadis….. »

    • Je trouvais une saveur particulière à jouer avec la taxinomie des objectifs cognitifs en mathématiques quand on connaît mon haut niveau de réfraction!( Je n’ai pas dû assez manipuler et transvaser étant petite?)
      Oui… j’ai hésité avec le cours de réflexion mythologique sur les Danaïdes, mais cela nous aurait immanquablement conduit sur les ruisseaux tortueux de la philosophie ! (Ainsi Platon compare-t-il le désir au tonneau des Danaïdes: de la même façon que le tonneau ne sera jamais rempli, le désir ne sera jamais satisfait. En ce sens accomplir tous ses désirs n’est pas une recette de bonheur… ce qui est un thème à retenir dans l’éducation de nos enfants (naturels, accueillis ou élèves)!!!). De plus, j’aurais dû étaler un peu de latin (si l’on s’en réfère à l’origine du mot, on constate que celui-ci vient du verbe latin « desiderare »: constater l’absence, de « considerrare »: contempler un astre, et de « désiderium »: qui signifie à la fois désir et regret. Ce qu’illustre bien la théorie de Platon pour qui le désir est la constatation d’un manque qui ne pourra jamais être comblé, donc source de frustration puisqu’il est la trace nostalgique du Bien, du Beau, du Vrai, de ce monde intelligible contemplé par chaque âme avant de tomber dans un corps et dont notre monde n’est qu’une pâle copie.) Ah ah ah!
      Finalement, les maths c’est simple !

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