Activité musique déclinée sur de joyeuses expériences improvisées…

Notre intervenante musique, Natacha, nous ayant demandé d’apporter des maracas pour le spectacle musical de fin d’année de l’association des Pitchouns, j’ai décidé (à l’instar de la plupart de mes collègues, d’ailleurs!) de les fabriquer avec les loulous. Mais comme nous avons déjà construit des maracas selon des « recettes » différentes, cette activité est déjà connue des petits.
Nous avons alors choisi de modifier notre centre d’intérêt: le résultat obtenu n’est pas notre but principal. Nous avons porté plus d’importance au contenu qu’au contenant et nous nous sommes installés pour une longue et paisible séance de transvasements et manipulations.

Cette activité est un atelier de plaisir et de non production. Il permet à l’enfant l’expérimentation, la manipulation, mais aussi, dans une certaine mesure, l’intégration du schéma corporel et la découverte de notions mathématiques et physiques: vide, plein, grand, petit, contenant, contenu… Il participe également à l’éveil sensoriel de l’enfant, par le toucher, l’ouïe, la vue et l’aide à développer sa motricité fine. Par ses propres expériences personnelles et répétitives, l’enfant va affiner sa compréhension du monde qui l’entoure et de ses lois.

Dans la pédagogie Montessori, on remarque que les enfants peuvent effectuer des transvasements pendant très longtemps, puisque les activités de participation à la vie quotidienne font partie de cette pédagogie active et sensorielle. Il semble même que les jeux de transvasements permettent à l’enfant de distinguer le dedans du dehors, et peuvent l’aider à comprendre ce qui se passe dans son propre corps (remplir, vider, manger, aller à la selle… chouette! On est en plein cœur du sujet chez nounoulau en ce moment!). Des penseurs comme Piaget et Inhelder expliquent aussi que ces jeux de transvasements permettent l’acquisition des principes de conservation et des opérations réversibles (en effet, c’est à force de jouer à transvaser que l’enfant acquiert la certitude que la quantité transvasée ne change pas en fonction du récipient… acquisition faite vers l’âge de 7 ans, on a de la marge, nounoulau !)

Mais pour l’instant, dans le jardin, sur notre plaid rempli de pâtes, de riz et de lentilles, et même de bouchons colorés de compotes, de récipients, bouteilles et de louches ou d’entonnoirs, on pense tout d’abord à produire de jolis sons, à toucher, vider, remplir, mélanger, à nommer aussi, et cela nous occupe une heure durant!
Comme nous ne perdons pas de vue le prétexte à cette activité, nous finissons par remplir des bouteilles à moitié d’ingrédients de notre choix, nounoulau colle les bouchons pour la sécurité et ajoute un peu de scotch d’électricien pour la solidité et la gaieté et le tour est joué (travail bâclé? je l’ai dit, notre but n’était pas de fignoler de jolis maracas…) : on peut tout de même aller aux Pitchouns participer fièrement à une fête de la musique endiablée, sous la houlette d’une Natacha très en forme!