Il arrive un jour, dans la vie tranquille de bébé, qui se fait dorloter, nettoyer, choyer comme un pacha, où un pan de cet univers d’insouciance et de dépendance paresseuse s’écroule!
C’est l’époque où les adultes semblent soudain prendre en horreur cet objet pourtant bien pratique et confortable qu’est la couche, pour proposer un objet moins enveloppant, plus contraignant, bien moins mobile: le pot (ou les toilettes)!
Quelle mouche les pique?
Est-ce la littérature psycho-puer-pédagogique qui leur signale que dès qu’un enfant est « capable de monter des escaliers », c’est le signe qu’il est capable de maîtriser ses sphincters? Est-ce l’influence considérable de mamie qui serine qu’à l’époque on mettait les enfants sur le pot dès 4 mois? Est-ce la fatidique ligne droite qui va nous conduire droit vers les portes de l’école? Les raisons sont multiples et les passages à l’acte variés! Mais le résultat est toujours le même: on finit par devenir « propre »!
Signe de progrès dans la vie du tout petit, la disparition de la couche au profit du pot se fait rarement sans anicroche! Les premiers jours sont toujours surprenants, certains n’apprécient pas de se salir, d’autres sont complètement indifférents et continuent de s’amuser dans leur flaque!
Pour ma part, j’ai certaines habitudes pour accompagner l’enfant dans cet apprentissage, qui ne sont pas forcément celles qu’on trouve dans les livres ou les cabinets de pédiatres.
Tout d’abord, si cela ne dépendait que de moi, j’attendrais que l’enfant manifeste l’envie d’aller au pot: en général, entre 18 mois et 2 ans 1/2, il prend conscience de ce qu’il est en train de faire dans la couche. Il commence à parler et sait nommer les éléments avec un vocabulaire simple « pipi, caca ». Souvent, par l’exemple donné par les autres enfants accueillis, il demande spontanément le pot. Mais, ça c’est l’idéal! Encore faut-il que papa et maman soient prêts de leur côté!
En effet, mon rôle d’assistante maternelle me dicte d’attendre le feu vert des parents, et même si je me permets d’avancer quelques remarques et suggestions (« Je crois qu’on peut commencer, il (ou elle) semble prêt pour l’apprentissage de la propreté, il (ou elle) prévient quand il va faire… » ou inversement : « Je crois qu’il (ou elle) n’est pas prêt psychologiquement, je le vois partir en courant quand il (ou elle) voit le pot! »), je me heurte parfois à des réactions imprévues (catégorique: « il a eu 2 ans hier, on enlève la couche, ce n’est pas lui qui décide »; pragmatique: « ah non, on ne me la prend pas à l’école avant trois ans, alors, elle restera encore un an avec la couche! »; attentionnée: « vous êtes sûre que ça ne vous dérange pas, va pas vous faire du travail supplémentaire? »)… c’est aussi un aspect de la vie de nounou!
Par contre, une fois que la décision est prise d’un commun accord, je préconise une attitude assez rigoureuse: si on décide d’enlever la couche, on choisit bien son moment et on ne revient pas en arrière sans arrêt sous prétexte de faire une course, ou un trajet en voiture, ou une visite chez untel. Il faut rester logique vis à vis de l’enfant. On prévoit des réserves de slips, des sacs plastiques sur le siège auto, on assume les petits accidents de parcours, les pipis à répétition, les grosses surprises odorantes sur le carrelage, et on reste digne et zen!
Bien entendu, on n’est pas à l’abri d’une erreur de jugement: si on se rend compte qu’on s’est trompé complètement et que l’enfant n’est pas prêt du tout, on peut revenir sur sa décision et attendre quelques mois avant de renouveler l’expérience.
Quant à utiliser des couches-culottes, je trouve que c’est un accessoire typique de notre société de consommation, cher et inutile. L’enfant qui est prêt à être propre n’en a pas besoin, celui qui ne l’est pas se complaira à faire ses besoins dans la couche, qu’elle soit à scratch ou à élastique!
Comme tous les apprentissages, cela demande du temps. Parfois cela dure quelques jours, parfois quelques semaines. Inutile de s’énerver ou de gronder (pire, d’humilier!), au mieux l’enfant va se braquer, au pire, il risque de développer une phobie : il faut adopter un comportement ferme et très précis, toujours logique.
On peut féliciter l’enfant sur ses progrès, sans s’extasier non plus comme si le fait de faire au pot était un acte extraordinaire et merveilleux. C’est un acte ordinaire mais signe d’un progrès qu’on est en droit de récompenser par une attitude positive.
Il faut laisser le temps à l’enfant de découvrir cette partie de son corps qui était si précautionneusement enveloppée depuis sa naissance! Il faut lui laisser le temps de comprendre ce qui lui arrive, ce qu’il est en train de faire, puis lui laisser apprendre à décider de ses actes. Il faut passer par plusieurs stades avant d’arriver à l’étape finale de la véritable propreté: celle de décider d’aller aux toilettes par soi-même et même de se retenir, dans la mesure du possible.
En général, donc, je conseille d’attendre la période estivale pour vivre cette expérience avec plus de sérénité, les petites lessives séchant bien plus vite, on tolère plus facilement les accidents dans un petit short que dans un collant doublé d’un pantalon triplé d’une doudoune!
Je propose le pot (ou les toilettes) très régulièrement, au début, et de manière systématique avant et après les sorties, les repas, les siestes… puis j’attends de plus en plus que l’enfant soit conscient et demande par lui-même.
En général, j’installe le pot dans les toilettes ou la salle de bain, plus rarement dans la cuisine, où se trouve notre espace à langer. J’évite de déplacer le pot dans les autres pièces de la maison, qui sont destinées à d’autres activités. Cependant, lorsque parfois la grosse commission demande du temps, j’apporte quelques jouets ou livres pour permettre à l’enfant de patienter… tout en restant un enfant!
Peu à peu, selon des rythmes très différents (records d’apprentissages: entre deux jours et six mois!), les petits font comme les grands et investissent les toilettes de façon très naturelle et pratique… même si parfois cela tourne un peu au cabinet de lecture!
Mais je connais bien des « grands » qui font la même chose!
et oui un moment crucial pour beaucoup
Effectivement! Mais tout finit par bien se passer…
bon je vois où tu ranges tes magazines. génial ce portefolio. on voit de tout pour l’apprentissage de ces futurs parents. mais de tout.très varié ce métier…moi je sors le pot sur la terrasse (en été) au début car il faut faire fissa.
Oui, je n’énonçais que quelques généralités pour que les parents sachent comment on pratique chez nous, c’est vrai que chacun voit midi à sa porte!
Et comme un tiers de jardin nous est autorisé dans ma magnifique « propriété » de 400 m² (:-) , on a le temps de rentrer pour la grosse commission ou de faire pipi contre l’unique arbre, si c’est trop pressé!
J’ai énormément de mal avec la propreté, sans doute que je ne suis pas pour suivre tout le monde , mais il faut le faire, alors je m’amuse et apprend tout cela en douceur, merci pour le partage
Maryse
www.bricole-et-parlotte.com
Eh bien, je ne sais pas si c’est moi ou si ce sont les enfants; mais on a du mal aussi!!!!!!!!!!!!!