A table! Euh… pas toujours!

Le moment du repas est vraiment privilégié, chez nous, mais pas toujours traditionnel.


Certes, il est important de se réunir autour de la table (avec ma famille, ça fait huit convives le mercredi) après s’être lavé les mains et avoir enfilé son bavoir, et de prendre sa petite cuillère pour découvrir ce qu’il y a dans son assiette. La plupart du temps, nous suivons les règles communes de la diététique: un légume bien coloré, un féculent à la texture douce. Au milieu, une viande toute rouge, un jambon bien rose, un œuf bicolore ou un poisson tout blanc. En accompagnement une petite sauce étonnante pour les papilles, avec un peu de citron, ou quelques herbes aromatiques, un peu de crème onctueuse. Tout ça suivi d’un bon dessert: un laitage et un fruit. C’est joli et ça se mange.

Je préfère préparer les repas moi-même pour les enfants afin qu’ils partagent un moment complice et qu’il n’y ait pas de jalousie entre celui qui rapporte de sa maison des coquillettes et celui qui a des épinards. Les plus grands mangent souvent la même chose que ma famille car je prépare des repas équilibrés (sensibilisée par le diabète de mon fils). Pour les plus petits, le babycook fonctionne à toute vapeur chaque matin, afin de préserver les vitamines.
Bien sûr, ce n’est pas une obligation. Les mamans aiment bien, au moment de la diversification, préparer les premières petites purées de leur bébé… et quand la fatigue du retour au travail et de la triple journée de femme se fait sentir, je suis là pour prendre le relais si besoin. Je n’introduis jamais d’aliment nouveau sans avoir le feu-vert des parents ou du sacro-saint pédiatre.

Par contre, il est vrai que je tords du nez lorsqu’on m’apporte systématiquement des « Blédichef ». Je sais que la pub est très bien faite pour faire penser aux parents que les aliments sont sélectionnés et cuits exprès pour préserver les nutriments et vitamines, mais franchement, le goût est d’une tristesse infinie. Il est clair qu’en dépannage ces repas tout prêts font l’affaire, mais il ne viendrait pas à l’idée d’un adulte de manger tous les jours des conserves, alors pourquoi réserver ce triste sort à bébé? Je vais être triviale, mais après tout, c’est mon lot quotidien de nounou : je reconnais un mangeur de petits pots à l’odeur de ses selles… la même que celle du petit pot. Fermons la parenthèse anti conserve et revenons à nos papilles.


A la maison, on prépare des produits frais, même s’il m’arrive d’utiliser des légumes surgelés (surtout les haricots verts et les petits pois, trop longs à écosser) et les pâtisseries sont souvent maison, même si on adore les biscuits du commerce. Parfois les papis nous donnent des légumes du jardin ou les mamans nous préparent des gâteaux, on en profite avec joie.
J’achète des produits basiques, que je fournis gracieusement, si certains parents tiennent absolument à des marques en particulier, ils les fournissent. Même chose pour les produits « bios », car je trouve que cette appellation est une mode commerciale que mon budget ne peut me permettre (n’oubliez pas, 8 à table…).

J’aime bien cuisiner pour et avec les petits.
Quand il nous arrive de concocter une recette ensemble, c’est toujours un succès. Autorisation de toucher avec les doigts, de se salir un petit peu, de renifler les parfums, d’ empoigner les ustensiles, de participer à l
élaboration d’une recette. On peut découvrir, ébahi, que la pâte liquide de la crêpe devient solide sur le feu, ou que les blancs visqueux qu’on bat très fort deviennent une belle mousse luisante. On peut croquer un légume cru, grignoter un quignon même quand ce n’est pas l’heure, se barbouiller de chocolat, mélanger des saveurs et les textures.
J’aime
que les enfants essaient, touchent, goûtent et s’amusent. Si ce n’est pas dans la petite enfance qu’on peut prendre le temps et le plaisir de approprier les aliments sous toutes leurs formes, quand le pourrons-nous? Certes pas lors d’un repas officiel ou un cocktail professionnel tout guindé. Alors, prenons le temps et du plaisir.

En général, on mange donc ensemble autour de la table. Les enfants sont installés, selon leur âge, dans des sièges de table suspendus, sur des rehausseurs adaptables (ma puéricultrice référente m’a conseillé de me débarrasser de mes chaises hautes) ou, à partir de deux ans, sur des chaises rehaussées IKEA sur lesquelles ils peuvent grimper et descendre comme des grands.
Mais aussi, il nous arrive de prendre le repas en balade, en poussette pour déguster un Tupperware maison, ou assis dans l’herbe au milieu des fleurettes à gober des tomates cerises, ou encore dans le jardin quand il fait trop beau pour s’enfermer, ou dans le salon pour un pique-nique moquette au moment du goûter, ou bien encore affalés sur le divan pour un biberon bien paresseux, ou enfin sur un banc public po
ur une glace imprévue et dégoulinante de bonne humeur.

Vous m’avez démasquée, je suis une gourmande. Et j’essaie de transmettre ce savoureux défaut.

 

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